Le massif du Makay



Le massif du Makay, situé au centre-ouest de Madagascar, est un gigantesque labyrinthe naturel de 4 000 km2 encore largement inexploré. Cette oeuvre géologique monumentale faite de centaines de profonds canyons couverts de forêt tropicale est le produit de l’érosion d’immenses massifs de roches cristallines disparus il y a déjà plusieurs centaines de millions d’années. 


Ce massif de grès jaune présente de hauts plateaux encore couverts, pour partie, par de la forêt ou de la végétation arbustive/herbacée typique des milieux secs de l’ouest malgache. Une érosion démente a entaillé ces plateaux de profonds canyons contenant une végétation de type humide qui rappelle les forêts sempervirentes de l’Est de Madagascar.

La vie s’est réfugiée et développée dans ces vallées de plusieurs centaines de mètres de profondeur en autarcie totale pendant des millions d’années, y occupant toutes les niches écologiques possibles. Ces biotopes, si isolés, vierges de toute observation humaine ont permis à des groupes d’animaux et de végétaux ancestraux de se différencier au point d’enfanter de nouvelles espèces.





De nombreuses espèces sont endémiques du massif du Makay. 75 % n'existent nulle part ailleurs dans le monde ! Ce taux d’endémisme atteint 90% et plus, non seulement chez les vertébrés comme les mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, chez les plantes à fleurs mais aussi chez les invertébrés comme par exemple un taux d’endémisme de 97% chez les mollusques continentaux. 




Ce territoire très peu habité par l'homme est par ailleurs très peu connu. Parmi 70 espèces de lémuriens, 21 espèces ont été décrites sur la dernière décennie et une douzaine est en attente de description. Et, depuis le début des années 90, 111 espèces d’amphibiens ont été découvertes et décrites, sur les 244 actuellement connues de Madagascar. Un taux de découverte trois fois supérieur à celui enregistré au niveau mondial pour ce groupe. En outre, une étude récente a montré que la richesse spécifique en amphibiens malgaches atteindrait 465 espèces, presque le double de ce qui est actuellement connu.


Ces écosystèmes sont peu étudiés car difficilement accessibles pour diverses raisons : économique, politique, pénibilité ou dangerosité des milieux, etc. Cependant, ils n'échappent pas aux conséquences de l'activité humaine. Les dégradations anthropiques sont de plus en plus importantes et sur ces petits écosystèmes uniques au monde, les dégâts sont rapides et irréversibles. La destruction des habitats est la conséquence de plusieurs mécanismes dont notamment l’urbanisation, le développement des monocultures et de l’élevage avec des techniques non contrôlées de déforestation par le feu.
Conséquence, 57 espèces d’oiseaux, 51 de mammifères et 61 d’amphibiens -tous endémiques- sont catégorisées comme menacées et 45 extinctions sont enregistrées dans la Liste Rouge mondiale des espèces menacées de l’UICN.


Le projet de conservation du Makay, mené par l'association Naturevolution, vise à sauver cet éden avant qu'il ne soit trop tard. Grâce aux collectes du Challenge Makay, vous pouvez y contribuer !




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