Témoignage de Mada'venturières

Témoignage d'Emy:


Quelques mots pour remercier tous ceux qui ont soutenu le projet Makay, merci à vous !
Périple d’une Mada’venturière en terre malgache
Évoquer le mot « Makay » ne signifie surement pas grand-chose pour beaucoup de personnes et c’était aussi mon cas jusqu’à peu de temps encore. D’ailleurs, pour pouvoir le rencontrer lui « l’Eden perdue » d’Evrard Wendenbaum , il m’a fallu apprendre à le connaitre, le décrire sans jamais y avoir mis les pieds. Après la tâche compliquée de récolte de fonds, de financements et le temps passé à convaincre proches, amis et connaissances, je pouvais enfin apercevoir Madagascar et cette forêt si exceptionnelle.
Mais ce qui m’a semblé être un but en soi, moi jeune diplômée ingénieure en agronomie et en master d’écologie n‘était en réalité que le début de l’aventure ! Mon intérêt personnel et professionnel a été éveillé par ce challenge. Oui je suis touchée par les problèmes de déforestation, braconnage et de perte de biodiversité. Oui le changement climatique et les activités humaines sont des questions plus que d’actualité ! Mais soyons réalistes je ne changerai pas le monde ni aujourd’hui ni demain.. Ce n’est pas un message défaitiste seulement réaliste. Quand une opportunité comme la découverte de la forêt du Makay se présente, on se sent tous l’âme idéaliste pour faire de grandes choses mais la réalité est tout autre. C’est réellement pendant les longues journées de treck à sillonner les canyons, escalader les murs de rochers et surplomber la forêt au sommet de montagnes infinies que ces pensées me sont peu à peu apparues. Un paysage idyllique ? Certes, mais avant tout un échappatoire, un point de vue sur la nature et surtout sur soi même. C’était en effet le moment idéal pour réfléchir et se situer tout petit challenger dans l’immense projet Makay lancé par Naturevolution.
De mon point de vue accompagner l’association Naturevolution c’est une prise de conscience, un message à véhiculer et des connaissances à partager. La prise de conscience se fait en observant la forêt du Makay : une faune et une flore omniprésente, exceptionnelle mais aussi fragile. Pour cultiver ou par simple plaisir la forêt est brûlée. Les oiseaux et lémuriens sont des proies de choix pour toute personne munie d’un lance pierre. Cette chasse a pour but principal de se nourrir mais le braconnage, les attractions touristiques mal gérées peuvent aussi mettre en péril cet écosystème. La colonisation a elle aussi eu de nombreuses conséquences sur les villages environnants. Autrefois les fruits et les légumes étaient bien nombreux dans les vallées. Ils sont aujourd’hui remplacés par des rizières à perte de vue dont le commerce s’apparente au jeu de la Bourse. Tous ces éléments dont directement liés à la conservation du Makay. Si un message doit être véhiculé c’est peut être celui-ci : il n’existe pas de sauveur du Makay mais l’entraide et une meilleure compréhension de la culture des divers peuples qui entourent le Makay est la clé pour initier la préservation de cet espace.
Enfin beaucoup de connaissances sont à partager et dans les deux sens. Les habitants des villages et de la forêt en bordure ont une connaissance précise et ancestrale de leur environnement. A l’aide d’outils logistiques et financiers, la future aire protégée en création et la gestion des flux touristiques, les vrais acteurs de ce milieu pourront garantir la préservation du Makay soutenus par des associations et organismes locaux notamment. Il ne s’agit pas d’ordonner ce que nous occidentaux pensons être mieux. Nous avons déjà détruit, endommagé une grande partie de notre patrimoine naturel mais il ne s’agit pas non plus d’un mea culpa. Il est nécessaire d’avancer ensemble et de coopérer afin que chacun à son échelle aussi petite soit elle, ait conscience de l’importance de notre environnement et que chaque geste compte. Cette année, j’ai à mon niveau essayé d’apporter ma pierre à l’édifice ! Quel sera le votre ?

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